On en parle peu des scribes… pourtant, ces fonctionnaires occupaient une position centrale en Egypte, notamment dans le système politique et religieux. Souvent appointés aux côtés des pharaons, les scribes pouvaient aussi s’occuper de tâches courantes de recensement. C’est grâce à leur travail de rédaction des différents documents officiels sur les papyrus et les ostraca que nous pouvons mieux comprendre la culture de l’époque. Mais quel était le statut des scribes dans l’Egypte ancienne ? Jouissaient-ils d’une situation en phase avec le rôle qu’ils occupaient ? Eléments de réponse.
Un statut élevé dans la société égyptienne
Oui, les scribes jouissaient d’un rang social élevé dans l’Egypte ancienne. La raison à cela tient évidemment au rôle central qu’ils occupaient, couplé à la rareté de l’alphabétisation et à l’importance accordée à l’écriture. Pour rappel, la quasi-totalité des connaissances des historiens sur l’Egypte ancienne (réalisations des pharaons, événements politiques, vie des classes populaires…) leur sont parvenues grâce au travail des scribes. C’est dire l’importance de leur rôle, qui se fait sentir encore aujourd’hui…
Car il faut savoir que seuls les scribes avaient la capacité de lire et d’écrire à une époque où l’alphabétisation était très peu répandue. En même temps, et assez paradoxalement d’ailleurs, les Egyptiens accordaient une importance capitale aux mots écrits. En effet, dans leur culture, c’est l’écrit qui donnait aux paroles leur véracité et les rendait réelles. C’est pour cette raison qu’on recourait souvent aux scribes, notamment de la part des Egyptiens qui ne savaient pas lire, et qui avaient besoin d’aide pour faire rédiger différents documents (contrats, lettres, testaments…). Vous l’aurez compris, le « client » devait de fait faire confiance au scribe, puisqu’il ne peut pas vérifier la retranscription.
L’écriture hiéroglyphique et hiératique : deux formes d’écriture complémentaires
Malgré toutes leurs prouesses, les scribes égyptiens ne maîtrisaient pas tous les plus de 1 000 caractères des hiéroglyphes, que l’on peut apprécier sur les murs des temples et les papyrus funéraires. C’est pour cette raison qu’ils avaient souvent recours à l’écriture hiératique pour les divers besoins quotidiens, car c’était une version simplifiée et abrégée qui, en plus, nécessite moins d’espace. Il est utile ici de souligner que les deux formes d’écriture ont coexisté pendant près de 2 500 ans.
Des tâches diverses
On les voit apparaître dans plusieurs activités du quotidien, ce qui présuppose que les scribes égyptiens s’occupaient d’un grand nombre de tâches. Ce fut en effet le cas. Comptables, administrateurs, littérateurs… les scribes étaient en mesure d’occuper plusieurs fonctions en lien avec leur rôle primaire, à savoir la rédaction de textes.
Les exemples abondent dans ce sens. Citons, entre autres, un scribe du nom de Paheri, sur la tombe duquel l’accent est mis sur sa fonction de comptable. On le voit en effet en train de superviser la collecte et compter le nombre de bovins. Cela dit, il est représenté sur la tombe de son grand-père comme étant le « dessinateur d’Amon ». Autre exemple, celui de Djehutimose, le scribe officiel du village Deir el-Médineh, qu’on peut voir sur certaines scènes collectant des taxes sur les céréales.