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Il y a déjà cent ans, l’égyptologue Howard Carter faisait une incroyable découverte en entrant dans le tombeau du célèbre pharaon Toutankhamon. Si les Français et les Britanniques ont longtemps mené la danse, l’Égypte met aujourd’hui tout en œuvre pour reprendre la main sur son histoire antique en contrôlant notamment les fouilles.

Les autorités égyptiennes surveillent de près les travaux

Les pays occidentaux, surtout la France et le Royaume-Uni, ont longtemps dominé l’égyptologie (pendant presque deux siècles !). C’est par exemple le Britannique Howard Carter qui est à l’origine de l’une des découvertes les plus majeures en exhumant le 29 novembre 1922 le tombeau du célèbre Toutankhamon.

Toutefois, ce temps semble en train d’être révolu car l’Égypte souhaite activement reprendre le pouvoir sur les fouilles archéologiques effectuées dans son pays. Zahi Hawass, archéologue mais aussi ancien Ministre du Tourisme et des Antiquités d’Égypte, explique ainsi, non sans fierté : « je suis le seul à avoir commencé à compléter les travaux d’Howard Carter. J’ai scanné la momie de Toutankhamon. C’est moi qui ai prouvé qu’il n’a pas été assassiné. Et grâce à l’ADN, j’ai révélé quelle était la famille de Toutankhamon. Maintenant, avec cet ADN nous sommes en train de rechercher la momie de Nefertiti et sa fille Ankhsénamon ».

Des antiquités prochainement rapatriées en Égypte ?

Zahi Hawass milite par ailleurs pour un autre combat, à savoir rapatrier certaines pièces exposées à l’étranger, comme à Londres ou encore à Paris. Il a d’ailleurs pour cela lancé une pétition qui aurait été « signée par 100 000 personnes » selon lui. Il précise que « quand [la pétition] aura atteint un million de signatures, j’écrirai une lettre formelle au British Museum et au Louvre pour le retour de la pierre de Rosette et du Zodiaque ».

Il est à noter à ce sujet que le trésor de Toutankhamon, qui est actuellement exposé à la Villette à Paris, devrait ensuite rejoindre un nouveau musée gigantesque : le Grand musée égyptien à Gizeh dans la banlieue du Caire. Ce projet pharaonique doit exposer une partie des collections de l’actuel Musée égyptien de la place Tahrir, avec en tout plus de 50 000 pièces, ce qui en ferait le symbole de la reprise de l’égyptologie par les Égyptiens. Ce musée hors-norme devrait être deux fois plus grand que le Louvre et son budget avoisine les 900 millions d’euros ! L’architecture de ce bâtiment a été pensée avec des formes angulaires, qui ne sont pas sans rappeler la structure des pyramides. Toutefois, il continue de se faire attendre : son inauguration était initialement prévue en 2020 mais elle n’est toujours pas d’actualité. En attendant, pas moins de 5 000 ouvriers s’affairent chaque jour sur cet incroyable chantier qui détonne : alors que les travaux ne sont pas terminés, certaines antiquités sont d’ores et déjà amenées sur place. On peut ainsi voir la future entrée avec une dalle en béton encore apparente et des échafaudages tandis qu’une gigantesque statue de Ramsès II trône au milieu de cette allée ! Il semblerait que le pharaon, de ses 11 mètres de haut, surveille attentivement l’avancée du chantier.