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Une équipe d’archéologues tchèques a fait une découverte exceptionnelle sur le site d’Abou Sir. La tombe d’un ancien dignitaire égyptien, datant certainement du début du Ve siècle avant Jésus-Christ, a été mise à jour. Le propriétaire de la tombe aurait posséder le plus grand dépôt de matériel de momification connu aujourd’hui dans le monde de l’égyptologie.

Un puits abritant le sarcophage d’un haut personnage de l’Egypte Antique

Lors de ses fouilles à Abou Sir, l’équipe de l’Institut d’égyptologie de la Faculté des arts de l’Université Charles a mis à jour en 2021 le plus important dépôt de matériel d’embaumement jamais connu en Égypte. Pas moins de 370 récipients réalisés en céramique ont ainsi été dévoilés. Ils contenaient des matériaux et des matières premières qui avaient été utilisés dans le cadre de la momification du propriétaire de la tombe.

Les fouilles et recherches dans la tombe à puits d’un dignitaire appelé « Wahibre-meri-Neit » ont été poursuivies au cours du printemps 2022. Les équipes ont pour cela continué à creuser le puits principal (qui se trouvait à 6 mètres sous le niveau du sol et mesurait près de 14 mètres sur 14). Et c’est là que les archéologues ont trouvé au milieu de ce puits principal un autre plus petit. Il aurait été creusé pour le sarcophage du propriétaire de la tombe, qui contenait des inscriptions permettant de savoir qu’il commandait des mercenaires des mers d’Asie Mineure et des îles de la mer Egée ayant servi au sein de l’armée égyptienne lors de la première mondialisation de l’ère antique.

Des informations précieuses pour mieux comprendre cette époque

Miroslav Bárta, qui dirige l’équipe tchèque, a déclaré la découverte de quelques objets funéraires ainsi qu’un sarcophage au fond du puits funéraire. Il est toutefois quelque peu endommagé du fait des pillages. Les archéologues ont expliqué à ce sujet que « les voleurs ont emporté le corps momifié du défunt ainsi que tout l’équipement qu’il avait avec lui et sur lui. Dans le sarcophage autrement vide, seul un beau scarabée en forme de cœur (devant assurer une issue favorable du jugement dernier au défunt) et une petite amulette ont été retrouvés ».

Il n’en reste pas moins, comme l’a souligné le ministère égyptien du Tourisme et des Monuments, que cette nouvelle découverte est inestimable dans le monde de l’égyptologie, du fait entre autres du moment du décès du propriétaire de la tombe mais aussi de son statut social. Moustafa Waziri, l’un des responsables du ministère, explique en effet que « la disposition de cette tombe à puits n’a pas d’équivalent dans l’Égypte ancienne. Elle ne ressemble qu’en partie à la tombe d’Oudjahorresné à Abou Sir ou à ce qu’on appelle la tombe Campbell à Gizeh ».

Pour Mohamed Megahed, représentant de la mission tchèque, cette tombe permet d’apporter de précieuses et exceptionnelles informations sur cette époque de l’Egypte Antique qui était alors perturbée par le début de la domination perse.